Comment parler de la mort à mes enfants sans leur faire peur ?

Comment parler de la mort à mes enfants sans leur faire peur ? En effet, certains enfants sont terrorisés par la mort et les parents se sentent souvent bien démunis face à leurs questions. Si ces questions apparaissent à l’occasion d’un deuil dans la famille ou l’entourage, deuil humain ou animal, elles peuvent surgir encore plus fortement dans les moments que nous traversons actuellement. 

Évoquer la mort : tout d’abord les émotions !

Parler à mon enfant de la mort

Qu’est-ce que tu ressens lorsque tu entends parler de toutes ces morts ?

L’émotion la plus volontiers manifestée par l’adulte est la tristesse. La peur quant à elle s’exprime à demi-mot.
En ce qui concerne les enfants, il est essentiel de communiquer pour qu’ils apprennent à exprimer leurs émotions avec des mots. En effet, par la parole nous pouvons leur éviter les cauchemars, l’agressivité ou les pleurs et même… les maladies causées par le stress. On peut s’aider d’une roue des émotions pour préciser ce que l’on ressent.
Et finalement, si la tristesse est présente chez les enfants, c’est souvent la peur qui prévaut. Celle de la vie qui s’arrête, phénomène qu’ils ne comprennent pas.

Et toi de quoi as-tu peur ?

L’enfant redoute la perte des parents, des grands-parents, de ceux qu’il aime et qui le protègent. Mais parfois d’autres peurs peuvent apparaître : Et si tous les gens de la terre mouraient ? Et si je me retrouvais seul(e) au monde ? Il est important d’expliquer aux enfants qu’il y a toujours quelqu’un qui prend soin des enfants ; un parent, la famille élargie… qu’on ne laisse jamais les enfants seuls et abandonnés dans la société humaine. C’est très rassurant pour eux.

Qu’est-ce qui te rend le plus triste à l’idée que les gens meurent ?

Là encore on peut être surpris(e) par les réponses.
Qu’on ne les verra plus évidemment. Qu’on ne pourra plus les toucher… Mais aussi que grand-père ne me fera plus de cadeaux pour mon anniversaire. Que son corps soit dans la terre et qu’il s’ennuie tout seul. Que des enfants n’aient plus de parents…

Quelles autres émotions penses-tu qu’on peut ressentir quand quelqu’un meurt ?

On peut s’ennuyer sans la personne ou l’animal. Ou se sentir en colère de ce qui s’est passé autour de sa mort, ou même contre le mort lui-même. On peut avoir des regrets de ne pas avoir suffisamment communiqué ou de ne pas avoir assez joué avec, de ne pas avoir partagé plus. De plus, on peut se croire coupable. Par exemple, d’être encore en vie alors que l’autre est mort.
L’enfant peut aussi être très perturbé s’il s’agit de la mort d’un enfant, outre se sentir personnellement menacé. Là encore, s’il y a peu de réponses à un tel drame, ce qui est important c’est de cheminer ensemble dans la réflexion et que l’enfant sente que vous êtes là avec lui.

Des mots partagés…

Tu sais, on aime le fait d’être vivant, et pour les parents cette perte est un grand malheur. Pour toi aussi peut-être (si c’est son ami-e qui est parti-e). Mais on ne sait pas tout et peut-être y a-t-il un espoir. Sais-tu que certaines personnes témoignent qu’elles sont mortes pendant un bref moment, lors d’une opération par exemple, avant de revenir à la vie. Soudain elles ont quitté leur corps et se sont senties encore plus vivantes. Elles disent qu’elles entendaient parfaitement alors qu’elles étaient devenues sourdes ; ou qu’elles pouvaient voir, alors qu’elles ne le pouvaient plus dans cette vie ; que leur corps n’était plus malade… Dans la vie, il existe bien des mystères… Et toi, qu’en penses-tu ? Que penses-tu qu’il se passe pour ton ami-e ?

Comprendre la mort : que se passe-t-il ?

Les enfants communiquent parfois avec les morts

Où sont partis ceux qui sont morts ? Mamie ? La voisine ? Le chien ?

Devant ce sentiment immense d’impuissance qu’est la mort, il est réconfortant pour l’enfant de lui expliquer que tous les peuples ont cherché une réponse à cette même question. Ainsi vous lui donnerez une sensation de normalité, et de choix (quelle que soit votre tradition spirituelle). De cette manière, vous lui raconterez que certains pensent que quand on est mort on disparaît, qu’on ne souffre plus et qu’il ne se passe plus rien. Que d’autres sont sûrs qu’on vit toutes sortes de vies et d’existences les unes après les autres, qu’on naît de nouveau. Enfin que d’autres croient que si l’on a été bon, qu’on a développé son coeur, on rejoint le paradis auprès de Dieu, que c’est l’amour qui nous fait vivre au-delà de la Terre.

Rien ne vous empêche d’exprimer ce en quoi vous croyez, mais vous ajouterez : « Et toi, qu’en penses-tu ? Que choisis-tu ? »

Un contact avec les morts ?

Il arrive que les enfants aient une sensation de contact avec une personne décédée. Ne vous affolez pas. Il est important d’entendre l’enfant sur ce sujet, sans se moquer et sans le rabrouer. Qu’as-tu vu ? Qu’as-tu perçu ? Entendu ? Était-ce dans un rêve ? Expliquer qu’effectivement, de tout temps, de nombreuses personnes ont pensé communiquer avec les morts, phénomène que certaines recherches scientifiques tentent d’expliquer et de reproduire. Là, pour votre enfant, c’est la qualité de ces sensations qui prévaut. Si les visions ou messages du mort sont positifs et bénéfiques pour l’enfant, je dirais qu’il n’y a pas de problème. Au contraire, cela peut être un soutien.

Y a-t-il eu réellement contact ? Est-ce simplement un désir de sentir la présence du disparu ? Qui peut le dire, et peu importe. Si les messages transmis sont négatifs, angoissants, culpabilisants, l’affaire est plus complexe et nécessite l’intervention d’un psychopraticien.

Que faire d’autre pour aider l’enfant ?

On peut proposer à l’enfant de faire un dessin de sa perception. Ou bien d’écrire une lettre, s’il est en âge, à la personne disparue. Puis on discute de ce qu’il veut faire de la lettre (qu’il peut nous lire, seulement s’il le désire !)… C’est important de ne pas être un parent inutilement intrusif.

Que faire de la lettre ?

On peut choisir de brûler la lettre ou le dessin, et montrer que la fumée monte vers le ciel et donc la personne, car les enfants admettent bien que l’âme monte vers l’infini. Ou on peut proposer d’enterrer la lettre quelque part dans un bel endroit, au pied d’un arbre par exemple, au bord d’un ruisseau. C’est une façon pour l’enfant de pouvoir dire au revoir et de se mettre le coeur en paix. En somme, le but essentiel est que l’enfant puisse s’approprier ce processus difficile à sa façon, à son niveau, et qu’il se sente acteur et non plus victime impuissante des évènements. Et ceci est valable pour la mort d’un compagnon-animal dont le deuil peut être très douloureux.

En consultation

En consultation, j’aide d’abord l’enfant à évoquer la personne disparue. Puis, en relaxation, je lui propose de s’adresser à elle pour dire toutes les émotions que sa mort a suscitées. Enfin, pour prendre un peu de distanciation par rapport au deuil, il visualisera la personne dans une grosse bulle qui s’élève vers le ciel pour y disparaître. Je l’inviterai aussi, s’il en éprouve le besoin, à convoquer mentalement l’être cher pour lui parler de nouveau. Ainsi, le mort est accessible mais n’envahit plus le quotidien de l’enfant.

C’est un procédé très apaisant et libérateur, où l’enfant se fait acteur et ne subit plus totalement l’arrachement. À l’issue de ce cheminement, il se sent plus armé contre l’adversité.

La psychothérapie intégrative, c’est aussi pour les enfants !

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Brigitte Minel, psychanalyste intégrative, praticienne Fleurs de Bach

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